Nous l’annoncions dans un article l’année dernière : l’ISMA a sa propre cellule anti-harcèlement. Le but ? Insister sur le bien-être à l’école et sur le respect entre tous.
Un spectacle forum
Le mardi 22 octobre, la Cellule de lutte contre le harcèlement scolaire a invité la compagnie de théâtre Alvéole pour jouer la pièce de théâtre « H@rcèlement » pour les élèves de 2e année.
L’histoire ? Une adolescente victime de harcèlement et de cyberharcèlement à l’école et dans sa vie privée. D’abord, le public est plongé dans le quotidien banal de Manon dont la vie est animée par l’école, son petit copain et les sorties entre amies. Les spectateurs découvrent rapidement les jeux de pouvoir qui se tissent entre les personnages. Progressivement, l’engrenage du harcèlement se met en place, jusqu’à l’insoutenable.
Grâce à subtil mélange entre jeu théâtral, cinématographique et sonore, le public parvient non seulement à se représenter parfaitement l’univers de l’école et l’intimité de Manon, mais aussi à percevoir toute la violence dont Manon est victime ; en effet, un smartphone qui ne cesse de sonner, des photomontages immondes, des vidéos humiliantes viennent illustrer cette violence.
Le spectacle met en relief avec brio les mécanismes du harcèlement scolaire et du cyberharcèlement au travers des phénomènes de groupe, de la question de la jalousie et de la popularité, du prolongement du harcèlement dans la vie privée par les réseaux sociaux, de la place du parent, de l’ambivalence du harceleur et de la victime, du rôle des enseignants et de l’institution scolaire.
Exercer l’empathie
À l’issue de la représentation, le metteur en scène Yvon François a invité les élèves à s’exprimer et identifier les émotions qui les ont traversés : la peur, la tristesse, la honte, le malaise. Ensuite, les élèves ont pu rejouer certaines scènes – des situations d’oppression, des dialogues violents, des réactions maladroites –, afin de changer le cours de l’histoire. Quelques élèves volontaires sont donc montés sur scène pour jouer avec les comédiens et remplacer certains personnages pour intervenir autrement, « corriger » certaines paroles, ajouter une action.
A la fin de la représentation, l’Agora s’installe : les comédiens restent dans leur personnage et viennent à l’avant-scène. Le public peut alors poser des questions directement aux personnages. Les réponses permettaient de comprendre le point de vue des personnages. Cet échange a laissé la place à d’intenses émotions.
Une pièce qui ne laisse pas indemne ! Et après ?
Pour conclure la matinée, le metteur en scène a invité les élèves de 2e à devenir les ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement scolaire à l’ISMA. Le théâtre forum est un outil particulièrement adapté aux enfants et adolescents : les situations conflictuelles dans lesquelles ils se mettent à jouer les interrogent sur leurs propres comportements dans la réalité. Comment résister ? Comment
trouver les mots pour contester, argumenter? Comment reconnaitre la violence ? Comment exprimer l’inacceptable? Comment aborder des visions opposées ? Il ne s’agit pas d’une animation moralisatrice, mais d’une activité pour s’exercer à l’écoute, au dialogue et prendre conscience de l’importance du respect de l’autre et de l’empathie.
Une pièce qui remue
Les élèves et les enseignants présents ne sont pas sortis indifférents de cette histoire… Que cette dernière puisse éveiller notre responsabilité dans toutes nos paroles, nos actes, et dans ce que nous voyons pour lutter contre toute forme de violence à l’école et ailleurs !
Elisabeth Freymann
pour la Cellule anti-harcèlement