On vit dans un monde où il devient normal de juger quelqu’un en une poignée de secondes.
Que l’on soit sensible, émotif(ve), HPI, HPE, ou encore autiste, souffrant d’un handicap visible ou invisible, on est, au regard de la majorité, un(e) « atypique » en décalage constant avec les autres et souvent en souffrance psychologique.
Bref, on a le sentiment d’être LE PROBLÈME.
Mais le vrai problème est que personne ne comprend, ou n’essaye pas de comprendre, le quotidien que nous vivons, quel a été notre passé, les combats que nous avons menés,…
Personne ne devrait juger qui nous sommes, ou comment nous réagissons aux événements.
Et ne jugeons personne également. Nous sommes tous différents et c’est cette différence qui fait notre force.
L’hypersensibilité est un trait de caractère que l’on ne peut effacer complètement et qui se fait sentir à tout âge. Déjà à la petite école, l’enfant hypersensible souffre beaucoup d’une petite dispute pendant que les autres tournent de suite la page. Ensuite, la traversée de l’adolescence, déjà relativement difficile pour tous, est évidemment un véritable parcours du combattant. Et même tout au long de la vie de l’adulte, il n’est pas évident pour un hypersensible de rester de glace et de se relever après avoir encaissé des coups dans le monde professionnel, et aussi face aux épreuves du métier de parent.
Personnellement, j’essaye de me dire chaque jour : « je suis fière d’être hypersensible ».
Je pleure souvent mais j’en ai besoin, car je ressens tellement d’émotions dans mon quotidien que c’est une de mes façons de les évacuer : pleurs de tristesse mais aussi de joie, de surprise, de colère, de découragement, de peur…
Avant, j’en avais honte car je n’entendais que ce genre de phrases: « tu es trop émotive », « pleurer c’est pour les faibles, sois forte! »…
Maintenant, j’ai décidé d’en être fière, et je réponds : « je préfère avoir un cœur », « l’empathie est une belle qualité, non ? », « j’ai le droit de montrer mes émotions, quelles qu’elles soient».
Et vous savez quoi ?
Depuis que je me dis ça, non seulement je m’en suis convaincue, mais en plus, je pense que quand on partage ses émotions, les autres finissent par faire de même et les relations deviennent tellement plus épanouissantes…
En conclusion, n’hésitons pas à exprimer nos sentiments de toutes les façons possibles et à conseiller aux autres de le faire aussi sans en avoir honte. C’est à mon avis le premier pas vers une meilleure compréhension entre les êtres humains, et ça c’est sans aucun doute la base de tout pour un monde meilleur.
Emma Leemans
22/03/2022